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CONCOURS INMA 2019-1
Enola Côte des Combes du lycée Napoléon de L’Aigle obtient le première place régional au Prix Avenir métiers d’art pour sa sculpture en bois Ma-Ori.
En décidant de participer au concours « Prix Avenir métiers d’art » organisé par l’Institut national des métiers d’art (INMA), Enola Côte des Combes se lançait un sacré challenge.
La jeune lycéenne, entrée en CAP sculpture ornementale au lycée Napoléon de L’Aigle (Orne) en septembre 2018, n’en était pourtant pas à son premier concours. Elle avait en effet déjà participé au MAF (meilleur apprenti de France) alors qu’elle était en section marqueterie et avait même obtenu une médaille d’argent au régional.
Mais cette fois, la marche était bien plus haute. « C’est un gros investissement », souligne son professeur de sculpture ornementale, Benoît Boscher.
Des hauts et des bas
Le concours fut en effet éprouvant, car l’enthousiasme du début fit place au doute puis au découragement. L’envie de tout plaquer l’a titillé plus d’une fois.
« J’ai eu beaucoup de hauts et beaucoup de bas », confie aujourd’hui Enola qui s’est cependant accrochée, encouragée par ses professeurs et par les autres élèves. « Rien que de la finir, cela a été une grande satisfaction ».
Ce premier prix régional a donc été une magnifique cerise sur le gâteau.
Une véritable révélation
Pourtant, rien ne prédestinait Enola à travailler le bois. Bonne élève, elle intègre une seconde générale au lycée Napoléon en septembre 2014 où elle obtient de bons résultats, mais elle s’y ennuie. La découverte de l’ébénisterie grâce à une amie sera une véritable révélation. « J’ai toujours été manuelle et j’ai toujours aimé dessiner ».
Elle s’engage dans un CAP ébénisterie et décide de poursuivre son apprentissage avec un CAP marqueterie puis un CAP sculpture ornementale. Quand on aime, on ne compte pas.
Durant l’été 2018, avant d’intégrer cette section, Enola tombe sur une sculpture « complètement ajourée au niveau du visage » pour laquelle elle a un coup de cœur.
L’idée de présenter le concours INMA commence à faire son chemin. Son intérêt pour le Green Man (homme feuillu) et les tatouages va aboutir à l’idée d’un masque ajourée qu’Enola baptisera Ma-Ori.
Une réalisation complexe
Restait à passer à la réalisation, une étape « très compliquée », selon son professeur de sculpture.
Enola est d’abord partie de son propre visage qu’elle a moulé. « C’est ce qui m’a servi de base », explique-t-elle.
Elle est ensuite passée à la sculpture proprement dite de son masque après avoir effectué un long travail de préparation du bois. La jeune sculptrice a fignolé tous les détails, travaillant particulièrement la bouche, les yeux, les narines. Pour cela, elle s’est appuyée sur le livre d’anatomie de Philippe Faraut. « Mais l’étape la plus compliquée a été d’ajourer les motifs », assure-t-elle.
Théatralisation
Elle choisit de ne pas poncer son masque.
Le rendre tout lisse n’était pas le rendu final que je voulais ».
Benoît Boscher l’approuve : « il faut garder cette nervosité, cette humanité ». Vernis fond dur puis cire d’abeille afin qu’il « brille mais pas trop » pour le protéger, il ne restait plus qu’à le mettre en scène.
Après plusieurs essais, le masque Ma-Ori trouvera finalement sa place sur un fond rouge, éclairé par l’intérieur. « Même dans le noir, il ressort très bien », précise Enola. Une théâtralisation du sujet qui a plu au jury de l’IMNA.
Mémoire à rédiger
Mais le travail d’Enola n’était pas encore achevé pour autant. Il lui fallait aussi rédiger un mémoire décrivant son projet, étape par étape, et préparer un diaporama pour sa présentation devant le jury, le 17 octobre dernier. Sa professeure de français Martine Thiboust Couturier l’a bien accompagnée pour cette partie rédactionnelle en « [l’] aidant à argumenter ».
En tout, la jeune femme a consacré 185 heures à ce travail dont 110 heures pour la sculpture. « Tout cela a été fait en plus du programme », indique Benoît Boscher qui souligne cependant l’intérêt de participer à ce genre de concours. Cela donne aux élèves un niveau nettement supérieur à celui du CAP ».
Sans compter que c’est un très bon tremplin pour démarrer une carrière professionnelle et un vrai plus sur un CV.Elle pourrait également repartir en Bretagne pour travailler dans une entreprise de marqueterie en paille où elle a déjà effectué un premier contrat de deux mois, auréolée de son prix mais son objectif final est de se mettre à son compte. Elle se verrait bien réaliser des masques représentant des visages expressifs d’enfant ou d’adulte.
Pour Enola, la prochaine étape est désormais le concours national qui se déroulera à Paris, le 13 février 2020, toutes filières confondues. Pour ce grand jour, elle va encore peaufiner son dossier, ajouter des précisions et travailler sa présentation à l’oral afin d’aller à l’essentiel en 8 minutes.